Après deux exercices marqués par une baisse drastique des défaillances d'entreprises, les assureurs-crédit se préparent à un regain de sinistralité en 2023, dans un contexte d'inflation, de menaces de récession et de fin des dispositifs de soutien à l'Etat.
Quelles sont les perspectives de défaillances pour 2023 ?
Le nombre de défaillances d’entreprises en France devrait dépasser la barre des 40 000 à l’issue de l’exercice 2022 un chiffre bien supérieur à celui de 2020 (32 000 défaillances), et surtout 2021 (28 000 défaillances), mais encore inférieur à celui de 2019 (près de 55 000 défaillances). Cette hausse a forcément des conséquences sur la sinistralité des assureurs-crédit. Par exemple, nous constatons une augmentation des impayés en construction, et l’arrêt d’un certain nombre de projets. Plus généralement, la sinistralité a augmenté de 30 % sur la construction par rapport à 2021. Cette tendance devrait se confirmer cette année, avec une augmentation des risques d’impayés tant à l’échelle mondiale que française. Ainsi, en 2023, les défaillances d’entreprises devraient croître de +19 % dans le monde et de +37 % en France.
Y-a-t-il des secteurs plus impactés que d'autres ?
Ce rebond des défaillances est généralisé et concerne tous les secteurs et toutes les tailles d’entreprises. Mais certains secteurs souffrent davantage, comme la restauration (+150 % au T3 2022), le commerce de détail (+103 %), la construction (+55 %) ou encore le transport et la logistique (+62 %).
Face à ce retournement de cycle, quelle ligne de conduite adoptera Atradius en 2023 ?
Nous accompagnons sereinement ce retournement de cycle. Notre mot d’ordre pour les renouvellements 2023 est « business as usual », c’est-à-dire que nous analyserons les situations au cas par cas, pour adapter nos limites de crédit et continuer à accompagner nos clients au plus près de leurs besoins, tout en étant attentifs à la situation des différents secteurs économiques. Cette approche a déjà fait ses preuves et est appréciée par nos clients, comme en témoigne notre fort taux de rétention de 94%.
*Citations tirées de l’article du même nom paru dans Option Finance en Janvier 2023