Noël 2025 : les français et les entreprises ont-ils fait la fête ?

Quel impact les dépenses de fin d’année des Français ont-elles eu sur l’économie française ? Le chiffre d’affaires généré en cette fin d’année suffira-t-il pour booster la trésorerie des entreprises françaises ?

2025 a été une année rude pour l’économie française, tant pour les ménages que pour les entreprises. L’inflation est retombée autour de 0,9 % en novembre, mais la consommation reste fragile et très régulée. Dans ce contexte, les fêtes de Noël ont-elles offert une « bouffée d’air » aux ménages et un regain financier pour les entreprises alors que les prévisions annonçaient un léger rebond quant à la consommation des ménages pour Noël ?

État des lieux du pouvoir d’achat

En novembre 2025, l’INSEE confirme +0,9 % sur un an pour l'indice des prix à la consommation (IPC), avec un ralentissement de l’augmentation des services et une légère baisse de l’énergie, tandis que les prix alimentaires ont augmenté légèrement (+1,4 %). Les indicateurs montrent une désinflation constante depuis le printemps.

Au 3ème trimestre de 2025, la consommation des ménages a maintenu sa position (+0,1 %) et le pouvoir d’achat s’est replié de 0,3 %. Les signaux suggéraient par ailleurs une légère accélération au trimestre 4 (+0,2 %), portée par les biens de consommation et un rebond des achats alimentaires. En parallèle, la Banque de France projette 0,9 % de croissance en 2025, soulignant une reprise tirée par les exportations du 3ème trimestre et une consommation qui se raffermirait en 2026.

Noël, un levier économique ?

Le 28 décembre 2025, le gouvernement a dévoilé un bilan détaillé de la consommation à Noël. Malgré une année tendue, la période de Noël a été synonyme de dépenses plus élevées, notamment dans les rayons alimentaires. Pendant la semaine de Noël, la consommation des Français s’est même intensifiée, particulièrement le 24 décembre 2025 avec une hausse de 10 % par rapport à 2024, selon les chiffres transmis par le Ministère du Commerce.

Le budget de Noël pour cette année était annoncé autour de 491 € par foyer (au plus bas depuis 2017), avec un budget médian à 350 € ; les cadeaux demeurant le premier poste (~297 €), devant les produits alimentaires (~123 €). Les chiffres publiés constatent un budget à 470 € par foyer avec la même répartition des postes.

Côté entreprises, la FEVAD rappelle la puissance du canal digital : 175,3 Md€ de CA en 2024 et une part du e‑commerce dans le retail à environ 11 %, avec des volumes en hausse et une montée des marketplaces. Cela structure la période de fin d’année, via l’omnicanal et la diffusion des promotions.

Noël reste donc un levier de chiffre d’affaires pour les entreprises, porté par la capacité à capter une demande plus exigeante (prix, promotions, facilités de paiement, approvisionnement, offre anticipée, seconde main, intégration du digital).

Black Friday vs Noël : qui remporte le duel ?

8 français sur 10 déclarent acheter leurs cadeaux durant le Black Friday et près d'un français sur deux envisage des cadeaux d’occasion/reconditionnés.

Le Black Friday tend à étaler la demande, avec des achats répartis sur plusieurs jours. Les dernières analyses observent une croissance sur toute la période Black Friday–Cyber Monday, mais les pics sont moins marqués qu’avant. Malgré cela, Criteo note que les ventes en ligne augmentent pendant cette période.

Les promotions et l’anticipation jouent désormais un rôle clé : deux tiers des achats sont désormais programmés avant décembre, grâce au Black Friday. Un moment stratégique pour optimiser les budgets. Par ailleurs, la montée de l’omnicanal et des marketplaces facilite la recherche des meilleurs prix et la logistique des fêtes, renforçant le poids du e-commerce.

Plutôt que « faire de l’ombre », le Black Friday pré‑positionne les achats de Noël : il déplace une partie du panier vers novembre, accélère l’anticipation et réduit les achats de dernière minute sans annuler la consommation de décembre (jouets, alimentaire, dernière minute).

Malgré tout, la fête continue…

Au-delà d’un contexte économique tendu, Noël conserve une place importante dans le cœur des Français. 76 % des Français considèrent Noël comme leur fête préférée. Les statistiques post-Noël montrent ainsi une consommation soutenue, surtout en alimentaire, malgré des budgets globalement comprimés. Les ménages ont privilégié l’esprit de partage de Noël en utilisant les promotions, anticipé leurs achats (Black Friday) et utilisé des solutions de financement pour préserver la magie des fêtes.

Une tendance de fond dans le comportement des consommateurs se confirme : cadeaux moins chers, recours à la seconde main, usage d’outils digitaux pour comparer les prix, fractionnement des dépenses et recours aux facilités de paiement. Pour l’économie, cela signifie une demande plus lissée, des marges sous pression avec les promotions, mais un volume qui reste soutenu.

Noël, quels sont les gagnants ?

Pour le gouvernement, cette consommation soutenue est un signal positif pour l’économie. Le secteur du commerce de détail, très mobilisé en fin d’année, en bénéficie directement. Les PME, notamment dans l’agroalimentaire, ont vu leurs ventes progresser. Mais la dynamique de Noël ne doit pas être l’Arbre qui cache la forêt du ralentissement de la consommation des ménages durant toute l’année 2025.

Le Ministre du Commerce, Serge Sapin a rappelé à l’occasion de la publication des chiffres « boostés » de Noël, que la lutte contre les retards de paiement interentreprises reste une priorité avec à l’étude des sanctions plus strictes. En 2024, près de 68000 défaillances (70000 annoncées en 2025) ont été enregistrées dont 20000 PME qui sont confrontées à des impayés.

Face à ces difficultés, l’assurance-crédit joue un rôle important en assurant les transactions commerciales. Atradius aide les entreprises à anticiper les risques et à maintenir leur croissance, même lorsque la consommation est ralentie et les trésoreries sont fragiles. Parce qu’au-delà des lumières de Noël, la sérénité des entreprises et la confiance dans l’avenir sont les meilleurs cadeaux pour l’économie.