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Atradius conjugue le digital et l'expertise humaine

Alors que la crise sanitaire complexifie la gestion du risque clients, les entreprises ont plus que jamais besoin de se renseigner et de se couvrir sur leurs risques de contrepartie.

Une démarche dans laquelle l'assureur-crédit Atradius les accompagne, notamment en capitalisant sur l'expertise de ses arbitres et les technologies digitales.

La mission de l’assureur-crédit consiste à accompagner ses assurés dans la connaissance et la sécurisation de leur poste clients en France et à l’international. « Ce service est de plus en plus global car au-delà des garanties que nous proposons, nous avons aussi pour vocation de partager de l’information avec nos assurés sur les différents risques auxquels ils sont exposés (risques clients, sectoriels, pays) et de les rassurer, précise Brahim Guettiche, senior manager – risk services France Italie, Belgique, Luxembourg chez Atradius. Ces informations viennent nourrir nos systèmes de rating conçus comme outils de prédiction des défaillances et levier d’opportunités commerciales. Nous communiquons aussi à nos assurés la répartition de leur portefeuille d’acheteurs par tranche de “rating”, ce qui leur permet d’en monitorer la qualité dans la durée. »

Vers une massification de la Donnée

« L’information financière et commerciale de l’acheteur est notre matière première pour décider et arbitrer sur les niveaux de risques, poursuit Brahim Guettiche. Nous nous appuyons à cet effet sur notre propre base de données bâtie à partir d’informations collectées directement auprès des entreprises ou que nous obtenons auprès de nos assurés et que nous consolidons avec d’autres données externes. Notre rating s'appuie aussi bien sur des informations financières et non financières comme le comportement de paiement... ».

La digitalisation de l’économie et de la finance densifie et enrichie d’ailleurs cette information qui vient alimenter en permanence le système de rating d’Atradius. Certains des modèles de notations sont développés sur la base de technologies d’intelligence artificielle « apprenantes » (machine learning).

Si le système de rating d’Atradius est principalement mis à jour de manière automatique dès que de nouvelles informations sont disponibles sur les entreprises, un analyste crédit peut toujours intervenir pour le modifier s’il le juge nécessaire.

Brahim Guettiche précise : « Notre rating intègre également une part importante de “jugement expert” de nos analystes crédit, organisés par secteur d’activité, qui restituent l’entreprise dans son environnement. Dans la période exceptionnelle que nous traversons actuellement, nos arbitres et inspecteurs financiers régionaux ont ainsi intensifié les prises de contacts avec les entreprises, notamment celles plus exposées à la crise sanitaire ou encore aux effets de la pénurie et de la flambée des matières premières, coûts de transports et énergies. Il est clair que la lecture des bilans 2021 comme celle des bilans 2020 devra tenir compte du contexte extraordinaire que nous connaissons. Nous échangeons avec eux aussi bien sur l’évolution de leur business model, que sur celle de leur levier de financement... Pendant la crise, nous les interrogions par exemple sur les dispositifs d’aides auxquels ils avaient eu recours (PGE, prêt participatif, etc.). Nous maintenons également un niveau de contact élevé avec nos assurés afin d’échanger sur la situation de leur marché et leurs acheteurs clients. Aujourd’hui, nous avons clairement besoin d’informations prospectives, en plus données historiques sur l’entreprise. Des informations que nous ne pouvons obtenir qu’au travers d’un contact humain ».

L'information au service de la prise de décision

La conjugaison des technologies digitales, de la massification des données et de l’expertise humaine permet à Atradius de proposer des ratings de prédictibilité de défaillances performants.

« Nous mettons gratuitement à la disposition de nos assurés une notation de leurs acheteurs: le buyer rating »

Brahim Guettiche
Senior Manager, Risk Services, Atradius France, Belgique, Luxembourg et Italie

 

Il s’agit d’un rating statistique, sur une échelle de 1 à 100, qui note chaque acheteur en fonction de sa probabilité de défaillance à un an. Il permet également aux assurés d’Atradius de classer leurs acheteurs et d’analyser dans le temps l’évolution de leur probabilité de défaillance, ce qui est un élément clé de gestion des risques. Ces ratings accompagnent ainsi les crédit managers des entreprises et les arbitres d’Atradius dans leur pilotage du risque clients et la mise en place ou non d’une couverture d’assurance- crédit. Parallèlement à ces ratings, quand le risque est trop élevé, les assurés peuvent s’appuyer également jusqu’à la fin de l’année sur les dispositifs CAP, CAP +, CAP FranceExport et CAP FranceExport +, mis en place par le gouvernement avec les assureurs-crédit. Ils ont pour vocation devenir en complément ou en remplacement des couvertures proposées par les assureurs-crédit. « Tout l’enjeu pour un assureur-crédit comme Atradius consiste à proposer à nos assurés une continuité dans les prestations et les couvertures que nous leur apportons pour les accompagner dans leurs perspectives de développement », conclut David Prunier, responsable arbitrage sectoriel France d’Atradius.

Questions à David Prunier, responsable arbitrage sectoriel France d'Atradius

Comment évolue le rythme des défaillances ?

Le nombre de défaillances d’entreprises devrait atteindre un plus bas historique en 2021, aux alentours de 30000, soit deux fois moins qu’en période normale d’avant-crise. Le gel des procédures collectives à partir du premier confinement dans un premier temps, puis les politiques publiques accommodantes de soutien aux entreprises dans un second temps, ont joué un rôle d’amortisseur incontestable et expliquent cette tendance exceptionnelle. Après deux années de baisses successives, -38% en 2020 et -13% en 2021, Atradius anticipe donc un rebond d’environ 23% en 2022, pour un retour à un niveau normatif progressif.

Quels sont donc les principaux risques à anticiper ?

Nous estimons que ce risque de hausse progressive doit s’analyser en deux temps:

- A court terme, piloter le redémarrage de la sinistralité dite « structurelle » (ou sinistralité de fréquence) sur les entreprises de petites tailles et dans des secteurs où le niveau de défaillance est traditionnellement élevé comme les secteurs de la construction ou le commerce de détail. La tendance baissière s’est d’ailleurs inversée depuis plusieurs semaines sur ces profils de risque, même si le rebond observé demeure encore contenu.

- A moyen terme, nos risques les plus sensibles porteront sur des entreprises de tailles intermédiaires (ETI), où nos engagements peuvent être élevés.  Nous parlons alors de risques d’intensité, plus dommageables pour nos opérations. Ces ETI ont pu bénéficier d’aides importantes qui ont alourdi passif pour plusieurs années. Dès lors, l’enjeu majeur pour nos équipes d’arbitrage sera d’analyser la capacité de ces acteurs économiques à faire face à leurs obligations futures en matière de remboursement. Les profils les plus sensibles seront les entreprises qui connaissaient déjà des difficultés avant la crise (et sur lesquelles nous étions déjà dans un suivi rapproché), et celles directement impactées par les conséquences de la crise sanitaire, et qui devront soit repenser leur business model, soit s’adapter à de nouvelles conditions de marché.

Quel est le positionnement d'Atradius face à ces risques ?

Face à ces évolutions de marché, nos analystes restent vigilants et s’adaptent au quotidien. Dans un environnement instable, voire irrationnel, l’expertise de nos équipes est un facteur clé de succès pour atteindre l’équilibre entreprise de risque et satisfaction de nos clients : plus nous maîtrisons la situation de nos acheteurs, plus nous serons en capacité d’accompagner nos clients. Dès lors, la maîtrise de nos risques passe par une parfaite expertise en matière de diagnostic financier et de connaissances sectorielles. Nous collectons au quotidien de l’information financière actualisée et prévisionnelle auprès des entreprises pour établir un diagnostic financier au cas par cas, pour que nos décisions reflètent au mieux l’horizon de risque évalué.